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Fiche n° 69



La parodontite


Comité de rédaction Mon-site-dentaire.com

Les soins des gencives



La parodontite est une inflammation de l'ensemble du parodonte (gencive, os alvéolaire, ligament desmodontal et cément). Il en résulte une destruction irréversible des tissus de soutien de la dent.

 

1. Les signes de la parodontite

Les signes peuvent varier selon les situations et l'épaisseur du parodonte du patient. Classiquement on observe :

  • Une inflammation gingivale (rougeur, gonflement, saignement de la gencive)
  • Une perte osseuse (signe radiologique) pouvant entraîner un déplacement et/ou une mobilité et une sensibilité des dents 
  • Affaissement de la gencive causée par la perte osseuse qui ne la soutient plus : c'est le «déchaussement des dents» : des trous noirs apparaissent entre les dents, la racine est exposée et la dent semble plus longue.
  • Présence de poches parodontales : la zone entre la gencive est la dent s'approfondit et des micro-organismes s'y logent.
  • Halitose (mauvaise haleine) : la maladie parodontale est caractérisée par la présence de bactéries anaérobies Gram négatif qui génèrent une odeur fétide en dégradant des acides aminés soufrés. 

 

 

évolutions de la maladie parodontale

 

2. Les causes de la maladie parodontale

L'étiologie bactérienne de la parodontite est avérée par de nombreuses études, depuis des années.
Le biofilm bactérien qui s'insère dans le sillon dento-gingival va causer une réaction inflammatoire chronique qui entraîne une réaction immunitaire destructrice pour les tissus (tout d'abord du tissu gingival, puis avec l'altération de l'attache épithélio-conjonctive de l'os lui-même. Cependant, la présence bactérienne et la réaction immunitaires de l'hôte ne peuvent pas expliquer seules le déclanchement de la maladie parodontale.
Les causes et les facteurs favorisant sont : 

  • Les facteurs extrinsèques (sur lesquels il est possible d'agir)
    • La qualité du brossage dentaire et interdentaire : un mauvais contrôle de plaque (mauvaise élimination du biofilm bactérien) est un facteur essentiel ; pour autant, certains individus porteurs de bactéries pathogènes ne développeront pas obligatoirement de maladie parodontale, alors que d'autres si... ce facteur est indispensable au développement de la maladie mais pas suffisant.
    • Le tartre : il n'est qu'un facteur favorisant en créant une irritation mécanique de la gencive et en favorisant l'adhérence bactérienne par sa rugosité. Il joue aussi le rôle de "coin" qui écarte la gencive de la dent
    • Le tabac : il joue un effet aggravant car il réduit la vascularisation gingivale et diminue les défenses immunitaires. Les signes de l'inflammation peuvent être masqués alors que la maladie peut être avancée. 
    • Le stress : il altère les défenses immunitaires. Il peut arriver qu'il cause des parafonctions telles que le bruxisme (centré ou excentré) qui favorisent aussi la maladie.
    • Les soins et prothèses iatrogènes : les couronnes débordantes (trop larges) ou les soins qui favorisent les dépôts bactériens sont à refaire pour favoriser une hygiène efficace
    • Un traumatisme occlusal : une contrainte sur une ou plusieurs dents est un facteur aggravant capable d'approfondir les poches parodontales.
  • Les facteurs intrinsèques (qui font partie de l'individu)
    • Prédispositions génétiques qui rendent l'individu plus susceptible à la maladie parodontale comme avec les patients porteurs du phénotype hyper-inflammatoire
    • Certaines maladies systémiques telles que le diabète favorisent la parodontie... et inversement : la maladie parodontale peut déstabiliser le diabète.

 

3. Les traitements de la maladie parodontale

  • Le rôle du patient

Le patient est le principal acteur de la réussite du traitement de la maladie parodontale. En effet quel que soit la qualité du traitement et du praticien qui le soigne, il a un rôle essentiel à jouer quant :

  • au contrôle de plaque : le brossage doit être soigneux notamment en insistant sur la jonction dent-gencive, couplé à un brossage interdentaire avec utilisation de brossettes,
  • à la suppression du tabac s'il est fumeur
  • et à une meilleure gestion du stress dans la mesure du possible. 

Rien ne remplace l'élimination mécanique de la plaque bactérienne et il est illusoire de penser qu'un dentifrice ou un bain de bouche peut s'y substituer !

  • Le rôle du praticien

Différentes thérapeutiques peuvent être envisagées en fonction de la gravité de la maladie parodontale et de la situation clinique particulière de chaque individu. Les traitements sont multiples et peuvent être associés sur un même patient. On peut citer :

  • Le curetage-surfaçage : il s'agit d'une intervention non chirurgicale nécessitant l'utilisation de curettes parodontales que l'on insert, sous anesthésie, entre la gencive et la dent ; on réalise un curetage gingival permettant d'éliminer la gencive infectée et d'un surfaçage radiculaire qui consiste à éliminer le tartre et le biofilm situés en profondeur et à polir la surface radiculaire. Ce traitement se fait, c'est à dire sans décoller la gencive. Il est généralement destiné aux poches parodontales peu ou moyennement importantes.
  • Le débridement ultra-sonore : il s'agit de l'équivalent du curetage-surfaçage mais les curettes manuelles sont remplacées par des ultra-sons permettant d'éliminer les bactéries (phénomène de cavitation) et d'éliminer le tartre. Ce traitement est particulièrement efficace sur les dents monoradiculées (incisives, canines, prémolaires mandibulaires).
  •  L'irrigation de la poche à l'aide d'antiseptique ou d'antibiotique 
  • L'utilisation de laser(s) : différents types de lasers existent ; ils ont des propriétés différentes en fonction de la longueur d'onde utilisée. Le laser Erbium-yag sera utilisé pour éliminer le tissu de granulation et nettoyer la surface radiculaire. Le laser diode pourra désinfecter la poche parodontale en permettant, après irrigation à l'eau oxygénée, la production d'oxygène singulet.
  •  La chirurgie à lambeau : cette technique est destinée aux atteintes moyennes à importantes et permet de cureter le tissu de granulation en visualisant les défauts osseux ; il faut donc travailler « à ciel ouvert », c'est à dire en ayant décollé la gencive. Une fois le nettoyage terminé, la gencive est repositionnée et maintenue grâce à des sutures.

 

Le traitement de la maladie parodontale s'accompagne le plus souvent d'une rétraction de la gencive (récession) car lorsque la maladie est active, la gencive est enflammée et donc gonflé. En cicatrisant, l'œdème disparait en même temps que l'inflammation et l'infection, ce qui entraîne des « trous noirs entre les dents » et un allongement des dents de part la visibilité des racines. Une sensibilité peut également apparaître, généralement transitoire. Elle peut être contrée par un bon contrôle de plaque avec une brosse souple mais aussi des gels ou dentifrices désensibilisant.

Notons enfin que la maladie parodontale nécessite un entretien à vie, sans quoi une récidive est possible. Ce type de pathologie est essentiellement contenu par la qualité du contrôle de plaque quotidien du patient. Un jour manqué n'est jamais rattrapé !





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